Pour ses 97 ans, Robertine Houbrechts de Muizen, dans la région de Malines, n'a été oubliée par personne... certainement pas par AB Inbev qui lui a offert un fût de Jupiler pour l'occasion. Et pour cause, la quasi centenaire est une attraction locale: chaque soir dans son café préféré, elle consomme plus que le client moyen: "Quinze Jupiler les soirs plus calmes et plus de vingt les grands soirs", explique la tenancière.
"Fanny remets-moi encore une flûte", lance à la patronne de l'établissement Robertine Houbrechts en pointant son verre vide. "Tant que j'ai ça, je peux continuer sur ma lancée", plaisante la nonagénaire qui fêtait mardi soir ses 97 printemps au café populaire le Floreal à Muizen. Un anniversaire forcément arrosé pour celle dont la "descente" surprend les plus gros buveurs du coin. Mardi, Het Laatste Nieuws a même constaté qu'AB Inbev avait offert de quoi remplir un maximum de "flûtes", ces longs verres à bière dont raffole la vieille dame. Un fût de 20 litres a en effet été livré pour celle qui est sans doute la meilleure cliente de l'entreprise dans tout le royaume. Et pour emporter à la maison, un panier garni de Jupiler. "Je n'aurai bientôt plus besoin de venir au café", s'amuse la vedette de la soirée.
"Elle peut aller jusqu'à 22"
"Robertine sait en effet bien tenir l'alcool", reconnaît Fanny Waegemans au sujet de Robertine, elle-même ancienne patronne de café. "Un soir normal, elle sait enchaîner quinze flûtes mais s'il y a de l'ambiance, ça peut grimper à 22. De la Jupiler uniquement. Elle n'avale rien d'autre". Voilà 18 ans que la plus ancienne et la plus âgée des clients du Floreal y passe quotidiennement. "Tous les soirs, vers huit heures environ, vous la trouverez ici. Si ce n'est pas son fils Felix qui l'y emmène, alors elle vient seule avec sa tribune, malgré les quelques centaines de mètres à parcourir jusqu'ici", explique encore la gérante.
"Notre visite quotidienne au café lui apporte une certaine routine", explique Felix Leemans, son fils. "Maman connaît tout le monde ici, et tout le monde la connaît. Ce sont ses amis. Il n'y a que le mercredi qu'on ne vient pas, mais uniquement parce que c'est fermé", s'amuse-t-il. "Alors elle regarde la TV à la maison, et si elle le souhaite, on va dans un café voisin".
Jamais malade
Mais une telle consommation d'alcool n'est-elle pas dangereuse pour une personne âgée? La résistance de Robertine semble prouver le contraire. "Cela me fait du bien. Le docteur dit que tant que ça va, je peux continuer à venir au café. Il dit 'qu'il ne peut mal' (rires) D'ailleurs c'est vrai que je bois de la bière depuis si longtemps, et je vis toujours... Ce doit être un bon médicament, parce que je ne dois d'ailleurs plus prendre aucun cachet!", conclut-elle fièrement.
Depuis quatre ans qu'elle tient son établissement, Fanny n'a connu Robertine malade que deux fois. "Une fois, j'ai craint le pire. Mais deux jours plus tard, elle était à nouveau assise sur le banc, à sa table préférée près de la fenêtre. Avec sa 'flûte' évidemment. Il va de soi qu'elle est parfois saoule. Mais en fin de soirée, je lui sers de temps en temps une petite 'bleue'. A cette heure-là, elle ne se rend pas compte qu'il y a moins d'alcool".
"Fainéante!"
"Mémé Jup" est évidemment très appréciée par la clientèle, même si elle n'est pas toujours évidente. "Bon, s'il arrive que je veuille fermer un peu plus tôt... elle me fait savoir que ça ne lui plaît pas. Mais de toutes façons, c'est un peu une habitude. Tous les soirs vers la fermeture, peu après minuit, elle fait de son nez. Et aussi si le service est un peu trop lent à son goût, s'il y a beaucoup de monde par exemple, je me fais traiter à l'occasion de 'bonne femme fainéante' (elle rit) Partir en vacances? Je n'ose presque plus. D'ailleurs sur les vingt ans où elle a tenu le café L'Etoile ici un peu plus loin dans la rue, elle n'a fermé qu'un seul jour: pour le mariage de son fils, celui qui la conduit ici tous les jours'.
Dans le débit de boissons, on attend avec impatience chaque anniversaire de Robertine. "On décompte vraiment pour ses 100 ans parce que là, ce sera la vraie fête de la Jupiler", s'amuse-t-elle.
Robertine, 97 ans et toujours ses 15 bières quotidiennes - Photo à titre d'illustration