Trois sous-officiers considérés comme le "noyau dur" du coup d'Etat tenté au Burkina Faso en septembre 2015 par des membres de l'ex garde prétorienne du dirigeant déchu Blaise Compaoré ont été arrêtés à Abidjan et transférés vendredi à Ouagadougou, a déclaré le ministre burkinabè de l'Intérieur.
Les autorités ivoiriennes ont accompli un geste fort ce vendredi 25 novembre 2016 qui a consisté à remettre ce matin même à Abidjan (...) trois éléments de l'ex RSP (Régiment de sécurité présidentielle) du président Blaise Compaoré, qui s'étaient réfugiés en Côte d'Ivoire lors du coup d'Etat du 16 septembre 2015", a déclaré à Ouagadougou le ministre de l'Administration territoriale et de la Sécurité Simon Compaoré.
"Ceux qu'on a arrêtés, c'est ce qu'on appelle le noyau dur" de la tentative de putsch, a-t-il ajouté devant la presse, précisant qu'il s'agissait du sergent chef Roger Koussoubé, dit+"Le Touareg", du sergent-chef Mohamed Zerbo et de l'adjudant Wekouri Kossé;
Il a estimé que ces arrestations allaient permettre aux enquêtes d'avancer "rapidement" dans le dossier du putsch manqué et dans la dernière tentative présumée de déstabilisation du pays déjouée début octobre 2016.
Le ministre a remercié les dirigeants ivoiriens au nom des autorités burkinabè alors que les deux voisins entretiennent des relations difficiles depuis la chute en octobre 2014 de Blaise Compaoré, ancien soutien du président ivoirien Alasssane Ouattara qui vit en exil à Abdijan.
Il a aussi salué les forces ivoiriennes et burkinabè "qui ont collaboré et continuent de collaborer pour créer la stabilité et la paix dans notre sous-région".
Un autre ancien membre du RSP, l’adjudant-chef Moussa Nébié, dit "Rambo", et deux ressortissants burkinabè, Abdoul Karim Sawadogo et Ali Koné, réfugiés en Côte d’Ivoire au même moment que les trois sous-officiers, avaient déjà été remis au Burkina Faso par les autorités ivoiriennes en février.
Le 16 septembre, des soldats du RSP avaient fait irruption en plein conseil des ministres et pris en otage le président de transition Michel Kafando et le gouvernement avant de proclamer un coup d’État.
La mobilisation de la population et de l’armée loyaliste avait conduit à son échec une semaine plus tard. Cette tentative a conduit à la dissolution du RSP, une unité d'élite de l'armée burkinabè forte de quelque 1.300 hommes.
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