Les 3 mensonges qui enfoncent le clan Soro. Dans ce qui était au départ l’affaire « Cache d’armes », devenue finalement « l’affaire Soul To Soul », je le dis très fermement, le clan Soro tente de vous, de nous manipuler depuis lors. Dans ce texte, je vais le démontrer par des faits.
Il faut que je mette, toute de suite, tout le monde à l’aise. Une ou deux équivoques à lever. D’abord je n’ai aucun rapport direct ou indirect avec Souleymane Kamaraté Koné, seul homme au monde qui possède deux noms de famille, sans être une femme mariée.
Nous ne nous sommes jamais rencontrés, je n’ai personnellement rien contre lui, ni aucune raison de lui en vouloir. Autre chose et cela relève de ma conduite fondée sur des principes : je m’efforce depuis toujours de me ranger derrière la vérité, non derrière les hommes. Les hommes changent avec leurs opinions et leurs bonnes résolutions ; la vérité elle, est unique, belle et intransigeante. Bref.
Premier mensonge
Nous sommes le 15 mai 2017, en pleine mutinerie des éléments du Contingent 8400 à Bouaké. Les premières alertes que je reçois dans mon fil d’actualité sont des publications de proches de Guillaume Soro, qui évoquent le pillage par des mutins, du domicile, à Bouaké, de Soul To Soul.
Allez sur les murs de certains activistes de la GSK Team, à cette date et vous verrez qu’au commencement, le clan Soro a tenté de présenter ce qui s’était passé dans cette résidence, comme un pillage.
Ce pillage a été tellement retentissant qu’il a éclipsé le pillage des domiciles, ce même jour, d’autres cadres de Bouaké, tel le ministre Jean Claude Kouassi. Il est manifeste que, dès le départ, la stratégie de la victimisation avait été élaborée, pour masquer la vérité. Comme toujours.
Premier mensonge.
Il est d’autant clair que si un mutin mal inspiré (une inspiration douteuse, somme toute salvatrice, en ce sens qu’elle permet aujourd’hui de détenir des preuves) n’avait pas filmé la poudrière, que des mutins ne s’étaient pas échangés cette vidéo par Bluetooth, et que celle-ci n’était pas apparue sur les réseaux sociaux ; il n’y aurait jamais eu de scandale de cache d’armes au domicile bouakéen de Soul To Soul et à l’heure où j’écris ces lignes, les concernés se présenteraient encore comme des victimes de pillages. Comme toujours.
Deuxième mensonge
Quand la vidéo de la découverte de la cache d’armes a fuité, je me rappelle très bien la ligne de défense qui a été défendue par des nègres de service, sur le site officiel de Guillaume Soro : « Selon des témoins oculaires dans le voisinage immédiat, des hommes en cagoules et armés sont venues déverser ces caissons dans cette villa pendant que d’autres la pillaient. Par ailleurs, de source diplomatique, ces armes auraient dernièrement été acquises par l’armée ivoirienne et un stock convoyé à la poudrière de Bouaké ». Deuxième mensonge, deuxième tentative de manipulation.
A la stratégie de victimisation, succédait désormais la stratégie du complot. Le clan a tenté de nous faire croire à nous qui ne sommes quand même pas aussi débiles qu’on veut nous prendre ; que de petits malins, au 21è siècle avec ses smartphones, au vu et au su du « voisinage immédiat », ont transporté des tonnes d’armes lourdes à partir d’une poudrière officielle, dans une cave souterraine privée. Puis se sont filmés eux-mêmes, en train d’ouvrir maladroitement les caissons d’armes, pour ensuite se donner tout le mal du monde, en vue de les ressortir, juste pour incriminer Guillaume Soro et surtout, à un moment où eux-mêmes étaient menacés d’une opération militaire, après que le gouvernement a annoncé avoir opté pour la libération de Bouaké.
Troisième mensonge
Depuis lundi, suite à l’inculpation de Soul To Soul, la stratégie du complot (après celle de la victimisation) a fait place à une nouvelle stratégie d’adaptation du mensonge. Une autre ligne de défense a fait jour. Lisons le mis en cause lui-même : ces armes ont servi à chasser Laurent Gbagbo qui refusait de concéder sa défaite électorale et à installer Alassane Ouattara.
Ceci est un gros mensonge dont le seul mérite est de présenter Ouattara, comme un gros ingrat. Le Président ivoirien a pu ne pas respecter ses engagements avec d’autres personnes, dont une bonne partie du peuple à qui il a fait certaines promesses qui tardent à être concrétisées, mais la thèse de l’ingratitude opportunément brandie, dans ce dossier ne résiste pas à la critique, encore moins à la vérité.
Je vais prouver ce mensonge, par le bon sens (j’aime bien régler les affaires compliquées par le bon sens, c’est tellement plus simple). Je vous invite à re-visionner les vidéos de la cache d’armes et à regarder encore les images.
« Cela m’a toujours posé un problème moral, je n’oserais jamais placer, même un pétard dans la villa où dort ma mère, jamais »
Les 6 tonnes d’armes dont des mortiers 60, des RPG7, des Fusils mitrailleurs (FM), des AK47, capables d’équiper un régiment de 1000 hommes (si le Général Philippe Mangou avait eu cet arsenal, l’histoire de la crise postélectorale aurait sans doute été écrite autrement) étaient toutes neuves et dans des caissons neufs. A retenir ! Ce détail est très important.
Si vous regardez attentivement la vidéo, vous verrez que ceux qui ont découvert les armes, ont même eu du mal à ouvrir les caissons, hermétiquement fermés. Ceci appelle de ma part, cette conclusion simple : cette résidence a certes servi de quartier général des FRCI pendant la crise postélectorale, comme la résidence de presque tous les pontes de l’ex-rébellion.
Elle a peut-être servi à garder des armes qui ont été utilisées dans l’offensive sur Abidjan, comme la résidence de presque tous les pontes de l’ex-rébellion. Mais les six tonnes d’armes découvertes ce 15 mai, dans la piscine asséchée, habilement transformée en cave souterraine, patiemment construite sous un beau préau (personne en temps de guerre ne peut avoir ce temps), dans une belle résidence où dormait la génitrice du propriétaire (cela m’a toujours posé un problème moral, je n’oserais jamais placer, même un pétard dans la villa où dort ma mère, jamais) n’ont pas servi à chasser Gbagbo.
Je répète : ces armes-là n’ont jamais, au grand jamais servi à chasser Gbagbo. La raison est très simple : ces armes n’ont jamais été utilisées. Tout simplement. Elles étaient encore dans leurs emballages et stockées dans leurs caissons neufs, soigneusement fermés, dans une cave souterraine, sur un préau artistiquement bâti. Aucun crime n’est parfait, c’est connu.
Encore une fois, je n’ai personnellement rien contre Soul To Soul. Je souhaite qu’il ait droit à une procédure équitable, afin qu’il soit blanchi, s’il n’a rien à se reprocher. J’ai aussi beaucoup de choses à reprocher à notre justice et je pense que l’instrumentalisation de certains magistrats, par des dirigeants politiques est l’une des causes du retard sur le décollage démocratique de nos Etats africains.
Mais de grâce, qu’on arrête de nous mentir et de tenter de nous manipuler dans ce dossier ! Si nous partons du postulat que ces armes n’ont pas servi à chasser Gbagbo, alors je peux en déduire (et je peux aussi me tromper) qu’elles devraient servir au moins à chasser quelqu’un…
Au passage, l’accusé a déclaré lui-même, dans une correspondance abondamment relayée par les mêmes réseaux qui ont voulu nous faire croire à un pillage, puis à un complot ; avoir fait la prison en 2000, « pour Alassane Ouattara ». Ce n’est pas faux, c’est d’ailleurs l’un des rares faits non contestables dans cet océan de mensonges. Il a été arrêté, en marge des contestations liées à l’invalidation de la candidature de Ouattara aux législatives. Ce qu’il ne vous a pas dit, c’est la raison pour laquelle il a été arrêté. Eh bien, en 2000, il était déjà accusé (à tort ou à raison) de… détentions d’armes.
André Silver Konan
Affaire Soul To Soul : Les 3 mensonges qui enfoncent le clan Soro - Photo à titre d'illustration