Albert Tévoedjré, ex-représentant de l’Onu en Côte d’Ivoire : « Memel Fotê avait l’audace de la vérité »

  • 27/09/2014
  • Source : Notre Voie
«On a beau l’emprisonner, il gardait sa voix placide qui dit la vérité. Il avait l’audace de la vérité». C’est ainsi qu’a parlé, hier, le professeur Albert Tévoédjré de «son ami», feu le Professeur Harris Memel Fotê. Invité par la Fondation Harris Memel Fotê, l’ex-représentant spécial de l’Onu en Côte d’Ivoire a animé une conférence publique sur le thème : « Harris Memel-Fotê, un homme de médiation ».

Il a salué la vision, la persévérance et les valeurs humaines qu’incarnait le célèbre anthropologue ivoirien décédé en 2008. «Le professeur Memel Fotê avait foi en l’homme. C’était un homme de médiation qui avait du charisme. Il n’était pas violent. Il n’agressait pas et parlait calmement en convaincant. Il savait montrer son ouverture au monde tout en gardant son identité ».

Pour le conférencier, l’ancien président de l’Ascad (Académie des sciences, de la culture, des arts et de la diaspora) fait partie des porteurs d’espoir pour l’Afrique dont les pensées ont besoin d’être relancées pour trouver des sanctuaires de dialogue constructif, porteurs de paix et de développement. Dans l’édification de cette paix, l’actuel président de l’association des médiateurs de l’Afrique de l’ouest appelle à la coalition des forces à travers un dialogue interreligieux. D’où sa proposition pour la mise sur pied d’une initiative africaine pour la paix par le dialogue interreligieux.

Tévoédjré invite les Africains à mutualiser leurs efforts et leurs intelligences autour de ce qu’il considère comme des urgences sociales : l’école, la paix et la réconciliation qui ouvriront les portes de l’histoire au continent africain dans le concert des nations. « Personne ne vous ouvrira les portes de l’histoire. Emparez-vous de la tribune de l’histoire », a-t-il lancé à ses frères africains. Le président de la Fondation Memel Fotê, le professeur Sery Bailly, a salué les qualités intellectuelles du conférencier qui a été honoré par la présence du président de la Cdvr, l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny. Le Professeur Alphonse Voho Sahi était le modérateur de la conférence qui s’inscrit dans les activités culturelles de la Fondation.



Jean Khalil Sella