En Côte d’Ivoire, les réactions n’ont pas tardé après la déclaration, mardi 7 janvier, du président du FPI, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo.
Lors de la présentation des vœux 2014 du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N’Guessan a martelé que l’actuel chef de l’Etat, Alassane Ouattara, « n’est pas éligible » pour la présidentielle de 2015, en référence à ce qui a éloigné Ouattara des compétitions électorales entre 1994 et 2010 : le doute sur sa nationalité. Une sortie de Pascal Affi N’Guessan, qui risque de radicaliser les rapports entre le pouvoir et l’opposition.
Applaudis par les militants du FPI, les propos de Pascal Affi N’Guessan sur l’inéligibilité d’Alassane Ouattara en 2015 sont considérés par ceux du Rassemblement des républicains de Côte d'Ivoire (RDR) comme une provocation. Mais officiellement, il y a eu deux réactions différentes.
D’abord celle, mitigée, du porte-parole du gouvernement Bruno Koné : « Monsieur Affi est responsable de ce qu’il dit. Nous lui laissons la responsabilité de ce qu’il a dit. Cela dit, les Ivoiriens savent, toutes les crises que notre pays a vécues sont venues. Et les Ivoiriens sauront le moment venu faire le tri entre ceux qui veulent réellement un avenir radieux, positif pour ce pays et ceux qui ont d’autres desseins ».
Il y a ensuite la réaction du porte-parole du RDR, le parti du chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Dans un communiqué transmis à la presse, Joël N’Guessan réagit de façon radicale à tout le discours prononcé par le président du FPI. A propos de l’inéligibilité de l’actuel n°1 ivoirien en 2015, Joël N’Guessan écrit que Pascal Affi N’Guessan « veut faire ressurgir un vieux débat », qui est clos aujourd’hui, souligne le porte-parole du RDR et « qui a empoisonné la vie politique ivoirienne de 1994 à 2010 ». Il a qualifié Pascal Affi N’Guessan de « prisonnier de guerre en liberté provisoire ».
Poursuite du dialogue ?
Cette déclaration de Pascal Affi N’Guessan sur l’inéligibilité d’Alassane Ouattara d’ici deux ans, va-t-elle provoquer le retour d’un climat de tension politique en Côte d’Ivoire ? Le président Ouattara a déclaré mercredi en Conseil des ministres qu’il allait bientôt recevoir la direction du FPI. Malgré les échanges d’amabilités lors des discussions directes, les rassemblements publics donnent lieu souvent à des propos radicaux.
Les autorités affirment faire leur part pour réconcilier totalement les Ivoiriens. Un point de vue que ne partage pas le FPI, qui dénonce une gestion postcrise catastrophique au niveau du respect des libertés politiques et des droits de l’homme. Les positions du RDR et du FPI restent encore inconciliables et font d’ores et déjà craindre une campagne électorale tendue lors de la présidentielle de 2015, si le FPI se lance dans la bataille.
Côte d’Ivoire: après les voeux du FPI, c'est le retour des crispations sur la nationalité - Photo à titre d'illustration