Arrêté par la justice ivoirienne qui l’accuse d’avoir tenu des propos « incitant à la haine tribale, à la xénophobie et à la révolte des militaires », Sam Mohamed Jichi, dit « Sam l’Africain », l’opposant sera jugé le 31 mars prochain. Une arrestation qui fait jaser.
Son arrestation fait jaser. Sam Mohamed Jichi, dit « Sam l’Africain », l’opposant ivoirien, a été arrêté par la justice ivoirienne qui l’accuse d’avoir tenu des propos « incitant à la haine tribale, à la xénophobie et à la révolte des militaires ». Il sera jugé le 31 mars prochain. Pour le moment, il est toujours en prison à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan.
Les faits
Suite à un meeting tenu à Youpougon, Sam l’Africain a été convoqué à la brigade de recherche. Après quatre tours d’horloge passés devant les enquêteurs, ceux-ci décident son placement sous mandat de dépôt. « Le samedi 11 mars 2017, lors d’un meeting qu’il a animé à Yopougon, le nommé SAM JICHI Mohamed alias SAM l’Africain a tenu des propos incitant à la haine tribale, à la xénophobie et à la révolte des militaires. Ces propos, d’une particulière gravité au moment où les plus hautes autorités de notre pays œuvrent à la réconciliation nationale et à la restauration de la cohésion sociale, sont constitutifs d’infractions prévues et punies par les articles 199, 200 et 201 du Code Pénal. Interpellé dans le cadre de l’enquête ouverte à cet effet, le nommé SAM JICHI Mohamed a été déféré ce vendredi 17 mars 2017, au Parquet qui l’a traduit devant le Tribunal correctionnel, suivant la procédure de flagrant délit ». C’est ce qu’a expliqué un communiqué du procureur de la République justifiant cette arrestation de ce pro-Gbagbo.
C’est ce concept « d’Ivoirité » qui sera à la base de la guerre qu’a connue la Côte d’Ivoire en 2002 et qui a divisé le pays en deux jusqu’à la chute de Laurent Gbagbo en 2011. Sam Mohamed Jichi, Ivoirien depuis sa naissance, est parfois traité de Libanais par ses détracteurs. Lors de ce fameux meeting de Yopougon, il essayait de défendre son appartenance à la nation ivoirienne avec pour exemple le cas du président Ouattara à qui beaucoup trouvent la double nationalité burkinabé et ivoirienne par sa mère.
Que reproche-t-on à Sam l’Africain ?
« Si je suis libanais, alors Alassane [Ouattara] est burkinabè. Parce qu’Alassane et moi on, a le même statut : il est ivoirien, je suis ivoirien. Il a une partie ivoirienne, j’ai une partie ivoirienne. Mais, lui, sa femme n’est pas ivoirienne. Moi, au moins, ma femme est ivoirienne ». C’est la déclaration qui a conduit Sam l’Africain en prison. Selon le procureur de la République Richard Christophe Adou, elle incite à la « haine tribale, à la xénophobie… ». Décision du procureur qui irrite au plus profond, notamment chez des proches de Ouattara et au sein de l’opposition ivoirienne.
Certains Ivoiriens sont d’avis que Sam l’Africain paie son soutien à Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Témoin à charge lors du procès de ces deux détenus ivoiriens à la CPI, Sam l’Africain avait défendu l’ex-Président Laurent Gbagbo.
Image utilisée à titre d'illustration