ABIDJAN - La justice ivoirienne a commencé l’examen des demandes de mise en liberté provisoire des partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo, détenus de la crise postélectorale de 2010-2011, comme l’avait souhaité le chef de l’Etat Alassane Ouattara, a appris jeudi l’AFP.
"Le Chef de l’Etat a instruit le ministre en charge de la Justice en vue de la prise immédiate de mesures d’apaisement concernant les détenus et ex-détenus de la crise postélectorale", souligne un communiqué du conseil des ministres tenu la veille.
Le ministre de la Justice Gnénéma Koulibaly a annoncé avoir "saisi le procureur de la République pour l’examen de cette question dans les meilleurs délais", selon la même source.
Le président Ouattara avait évoqué lundi de nouvelles libérations de détenus de la crise postélectorale qui avait fait plus de 3.000 morts de décembre 2010 à avril 2011.
"J’ai demandé au Garde des sceaux que la justice examine à nouveau d’autres mesures d’élargissement" afin de favoriser le "retour d’une paix définitive dans notre pays", a déclaré M. Ouattara, répondant aux voeux du corps diplomatique au cours d’une cérémonie au palais présidentiel.
Depuis jeudi 2 janvier, le collège d’avocats des détenus a lancé la procédure de demande de mise en liberté provisoire auprès du juge d’instruction et du président de la chambre d’accusation pour une centaine de personnes, a affirmé un des avocats, Me Hervé Gouaméné à l’AFP.
"Nous avons lancé la procédure pour au moins une centaine de détenus dont Simone Gbagbo et (Charles) Blé Goudé", a-t-il souligné.
L’ex président Gbagbo est emprisonné à La Haye dans l’attente de son procès pour "crimes contre l’humanité" devant la Cour pénale internationale (CPI).
Sa femme Simone, détenue dans le nord de la Côte d’Ivoire, et Charles Blé Goudé, son ancien ministre de la Jeunesse détenu dans un lieu inconnu, poursuivis pour les mêmes faits, sont eux aussi réclamés par la CPI.
Début août, la justice avait accordé la liberté provisoire au Franco-Ivoirien Michel Gbagbo, fils de l’ex-président, à Pascal Affi N’Guessan, ex-patron de l’ancien parti au pouvoir, le Front populaire ivoirien (FPI), et à Justin Koua, responsable de la jeunesse du FPI, ainsi qu’à une dizaine de cadres de ce parti.
Des dizaines d’Ivoiriens pro-Gbagbo sont détenus en liaison avec la crise postélectorale provoquée par le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à l’élection présidentielle de novembre 2010.
eak/ck/jlb
Côte d’Ivoire: la justice examine les demandes de libération rapide de pro-Gbagbo - Photo à titre d'illustration