Une cinquantaine de gendarmes et de policiers ivoiriens sont poursuivis à Abidjan pour racket sur les routes, a annoncé jeudi le procureur militaire, dénonçant un "fléau social à éradiquer".
Au nombre de 56, "ces personnes laissées libres comparaîtront en octobre prochain" devant le tribunal militaire de la capitale économique ivoirienne et
"risquent jusqu’à cinq ans de prison", a expliqué à l’AFP le colonel Ange Kessi, commissaire du gouvernement (équivalent de procureur militaire).
Ces éléments des forces de l’ordre ont été pris "en flagrant délit d’extorsion de fonds (allant) jusqu’à 5.000 FCFA (7,62 euros)" sur des automobilistes à des barrages routiers, a-t-il expliqué.
"Le racket est un frein à l’économie nationale qui provoque le désordre social et est à l’origine des mouvements contre la vie chère", a estimé le colonel Kessi.
"L’extorsion par les forces de sécurité aux barrages routiers reste un grand problème en Côte d’Ivoire, quatre ans après que le gouvernement du président Alassane Ouattara a pris l’engagement d’y mettre fin", a déploré Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié mercredi.
HRW a exhorté le gouvernement ivoirien à "relancer ses efforts pour lutter contre l’extorsion aux barrages, qui porte atteinte à la liberté de mouvement et au droit de propriété des conducteurs et des résidents en Côte d’Ivoire".
La décennie de crise politico-militaire en Côte d’Ivoire, qui a culminé avec les violences postélectorales de 2010-2011, s’était accompagnée d’une explosion du nombre de barrages routiers et du racket à travers le pays.
L’économie ivoirienne a perdu, en 2014, 340,5 milliards de francs CFA (567 millions de dollars US), du fait du racket et de l’extorsion de fonds, contre 369,6 milliards de francs CFA (616 millions de dollars US) en 2012, selon les chiffres officiels cités par HRW.
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