Les établissements d’enseignement supérieur de Côte d’Ivoire sont sujets depuis 1990 à des crises récurrentes dues, entre autres, au processus de paiement des heures complémentaires et d’encadrement aux enseignants chercheurs. Dans le souci de désamorcer cette situation qui discrédite la formation des futures cadres ivoiriens, un atelier sur les heures complémentaires et d’encadrement dans les établissements publics d’enseignement supérieur de la Côte d’Ivoire a eu lieu jeudi 14 mars 2019 au pôle scientifique de l’Université Félix Houphouët-Boigny à Bingerville.
Albert Mabri Toikeusse, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui a présidé la cérémonie d’ouverture, a indiqué qu’il sera question durant ces travaux de s’accorder sur les taux horaires des heures complémentaires. Mais aussi de ceux des indemnités d’encadrement ; ainsi que des taux de décharges horaires liées aux responsabilités. Il a, par ailleurs, fait savoir que les résultats de ces réflexions seront consignés dans un projet de décret dont les arrêtés d’application devront permettre l’instauration d’un environnement apaisé sur les campus universitaires, préalable à l’amélioration de la qualité de la formation dans les universités et grandes écoles. Il est également question d’identifier un mécanisme pour la maîtrise des effectifs d’étudiants ; et déterminer une méthode unique de contrôle et de suivi des enseignements et des encadrements.
Le ministre a souligné l’importance de cet atelier et rappelé que le décret numéro 77-78 du 21 juin 1976, portant obligation de service pour le personnel enseignant de l’Université et le décret 76-422 du 23 1976, autorisant les enseignants de l’Enseignement supérieur à effectuer des heures de vacation déterminent respectivement les obligations de service et les taux de rémunération des heures de vacation des enseignants-chercheurs, en fonction de leurs grades. « Chaque établissement d’enseignement supérieur et de recherche a élaboré un règlement intérieur des heures complémentaires et des heures d’encadrement, à la lumière de ces dispositions réglementaires », a-t-il dit, en appelant à reconnaître que l’environnement des universités et grandes écoles a totalement changé.
Cela, en faisant allusion notamment à la forte augmentation des effectifs d’étudiants, à l’insuffisance du nombre d’enseignants-chercheurs et de chercheurs, aux capacités d’accueil insuffisantes des universités (nombre de salles de TD / TP et d’amphis, etc.). Au point que le ministre a demandé que le nombre d’étudiants par groupe de Td passe de 35 à 50. Il a aussi fait remarquer que l’implémentation du système Lmd requiert une reconfiguration des offres de formation et une élaboration de nouvelles maquettes pédagogiques, conformément aux exigences nouvelles.
« C’est la non prise en compte de cette nouvelle donne qui est, en partie, à l’origine des crises récurrentes dans nos établissements d’enseignement et de recherche. Or, il est établi que cette situation constitue un obstacle réel à l’accomplissement de la mission assignée à notre Département ministériel », a-t-il commenté. Avant d’ajouter « Nous n’avons pas le droit d’échouer pour nous-mêmes, pour nos enfants et pour la nation qui nous regarde et qui ne doit plus s’agacer ». Trois commissions vont plancher sur différents points : la maîtrise des effectifs des étudiants, le taux des heures complémentaires et les indemnités d’encadrement et de décharge horaire. Vu l’importance du sujet de l’atelier, la Présidence de la République, la Primature, la Grande Médiature et le Secrétariat d’Etat auprès du Premier ministre chargé du Budget étaient représentés.
Marie-Adèle Djidjé
Albert Mabri Toikeusse