Dossier « Blaise Compaoré » : Comment Abidjan et Ouagadougou manœuvrent

  • 28/05/2021
  • Source : Linfodrome
Lors de leur rencontre à Ouagadougou, les ministres ivoiriens Kouadio Konan Bertin et burkinabè Zéphirin Diabré, ont échangé sur un sujet sensible : le retour au pays de l’ancien président Blaise Compaoré.

Le ministre ivoirien de la Réconciliation et de la Cohésion nationale, Kouadio Konan Bertin (KKB), s’est rendu à Ouagadougou du 20 au 25 mai, à l’invitation de son homologue burkinabè, Zéphirin Diabré. Il était accompagné de quelques membres de son cabinet, dont Amoin Kouassi Arsène, (ancien, Ndlr) député du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci).

Vendredi 21 mai, les deux ministres ont assisté à la traditionnelle « cérémonie du faux départ » du Mogho Naaba, roi des Mossi de Ouagadougou, qui symbolise le pardon. Selon nos informations, ils ont ensuite échangé avec Baongo II, actuel Mogho Naaba, pendant près de deux heures. Ce dernier est une autorité morale au Burkina et avait joué le rôle de négociateur en 2015 lors du putsch de l’ancien Régiment de sécurité présidentielle (Rsp) de Gilbert Diendéré.

 Conditions du retour

Diabré et KKB ont ensuite eu une séance de travail centrée autour du difficile dossier de la réconciliation entre les deux pays, dont ils ont officiellement la charge. Selon nos sources, il a notamment été question au cours des discussions du retour de l'ancien président, Blaise Compaoré qui réside en Côte d'Ivoire depuis qu'il a été renversé par la rue en 2014.

Le parti politique de l'ex-chef de l’État, le Congrès pour la démocratie et le progrès (Cdp), a fait de son retour une question essentielle de la réconciliation au Burkina et Blaise Compaoré a émis le souhait de rentrer dans son pays. Mais la justice burkinabè a annoncé à la mi-avril que l'intéressé serait jugé dans l'affaire de l'assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons, tués le 15 octobre 1987.

Selon nos informations, la question d'un retour de « Blaise »- et des conditions de ce retour- est gérée directement par le président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, lesquels échangent régulièrement sur ce sujet sensible. Mais Diabré et KKB font office de bras droits et de négociateurs (un peu) plus discrets.

Zéphirin Diabré s'est ainsi rendu début mai en Côte d'Ivoire où il a tenté de convaincre l'ancien président burkinabè d'assister à son procès à venir mais aussi de le rassurer sur le fait que sa sécurité y serait alors garantie...La suite sur linfodrome