La division des droits de l’Homme de l’Opération des nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) a présenté un rapport, ce vendredi 6 décembre, sur les probables violations de droits humains dont se seraient rendus coupables les chasseurs traditionnels appelés "dozos" entre mars 2009 et mai 2013. Ce rapport rendu public au cours d’une conférence de presse par Eugène Nindorera, indique que la situation de crise qui a favorisé l’intervention des "dozos", a donné à ces derniers un « sentiment d’impunité ».
Les investigations menées par la division des droits de l’Homme de l’Onuci ont conclu qu’au moins 228 personnes ont été tuées, 164 blessées par balles ou à l’arme blanche, 162personnes arrêtées et détenues illégalement par ces chasseurs traditionnels entre mars 2009 et mai 2013. Ce rapport indique également que plus de 274 cas de pillages, d’incendies et d’extorsions commis par ces derniers ont pu être vérifiés et confirmés dans les régions de Gbôklé, du Haut Sassandra, du Gôh, du Guemon, du Tonkpi, de la Marahoué, du Nawa, de l’Indenié-Djuablin, du Poro et du Moronou.
Toujours selon ce rapport, l’interférence des dozos dans l’appareil sécuritaire étatique et l’administration de la justice sans autorisation légale, s’est faite avec le soutien tacite de certains responsables des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci), des autorités politiques, administratives et traditionnelles.
C’est pourquoi, ce rapport recommande au gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires pour sanctionner et engager la responsabilité pénale et civile des éléments des Frci, des autorités politiques, administratives et traditionnelles, ainsi que des civils qui solliciteraient les services des "dozos".
Ce rapport même s'il salut et encourage les efforts du gouvernement, l’exhorte à mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires afin que les "dozos" cessent d’exercer des fonctions d'agents de sécurité et à veiller à l’application de la loi de 1998 sur le foncier rural, et réglementer les modalités de circulation, de rassemblement et de réunions des "dozos". Ce, afin de limiter les atteintes à l’ordre public et à la cohésion sociale.
Ouattara Ouakaltio
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Droits de l'Homme: l’Onuci pour des investigations sur les exactions des "dozos" - Photo à titre d'illustration