En Côte d'Ivoire, certains maires et leurs élus ont-ils démissionné?

  • 26/07/2016
  • Source : Lebabi.net
En Côte d’Ivoire, de nombreux élus soucieux du bien être des populations s’en sortent très bien à travers diverses réalisations depuis leur élection à la tête de leurs communes respectives.

C’est tout à fait le contraire pour certains dont le laxisme a laissé place au désespoir de leur administrés. 
 
En effet, très présent pendant la campagne électorale, le maire disparaît ou du moins feint de ne pas accorder assez d’attention à sa population. Il s’agit des maires démissionnaires.
 
Selon la définition de ses prérogatives, le maire préside le Conseil municipal, dont il organise les travaux et exécute les délibérations. 
 
Il dispose également d'importants pouvoirs et de responsabilités propres, comme la responsabilité des activités de police municipale, ou celle de la gestion du personnel communal. 
 
Il est aussi le représentant de l'État dans la commune. À ce titre, il est officier d'état-civil et officier de police judiciaire. 
 
Ils sont nombreux ces maires dont la population n’entend parler ou ne réalise qu’elle a à sa tête un responsable qu’à l’approche des élections municipales. 
 
En effet, selon la hiérarchie administrative, les maires sont les élus locaux qui devaient être plus proches des populations.
 
 Ils devaient ressentir leurs besoins les plus profonds afin de les transmettre à qui de droit. 
 
Cependant, sous nos tropiques et principalement en Côte d'Ivoire, entrer en contact avec un élu local relève du mythe. Puisqu’ils sont nombreux ces maires démissionnaires, qui sont très souvent loin des réalités de leurs différentes  administrés.
 
 Ces maires qui préfèrent écouter la parole des bénies oui-oui, qui ne sont présents au sein du Conseil municipal que pour gagner leurs pitances plutôt qu’à servir l’intérêt de la population. 
 
Faites, un petit sondage auprès des administrés et vous vous rendrez certainement compte qu’obtenir un simple rendez-vous avec un maire relève souvent de l'extraordinaire tant les obstacles et les tracas protocolaires sont nombreux.
 
 Car, non contents de ne pas être à l’écoute de la population, ils possèdent souvent plus de protocoles qu’un président de la République. 
 
Les rares fois où vous avez la chance de les voir en chair et os,  dans votre quartier, et même souvent dans votre habitation, c'est lors de la période électorale. Puisque pendant cette période, les élus sont très proches, et même parfois trop des populations qu'ils ont tendance à étouffer avec leurs corollaires de bonnes promesses qui ne seront encore une fois non tenues. 
 
Des travaux qu’ils ont démarrés depuis le début du mandat et laissés à l’abandon sont vite achevés à l’approche des joutes électorales puisque la politique du ventre prime sur celle du don de soi. Tout ça pour dire "votez moi et je...". 
 
Parole qu'ils ne respectent presque jamais. Si nous prenons l’exemple sur l’occident où, il est souvent difficile de distinguer le maire d'un habitant tant ce dernier est imprégné des réalités communales.
 
 Ici quand le bitume est foutu sur la route de droite, le véhicule du maire passe sur l'autre rue et vice-versa. Ou pire, contourne carrément la rue en question, puisqu’ils ne fréquentent la commune qu’a de très rares occasions. 
 
Au niveau de la voirie, le cas des communes de Koumassi, d’Abobo et Adjamé sont les plus décriés par la population et sur les réseaux sociaux. Mais cela ne semble aucunement ébranler les maires concernés. 
 
Puisque de nombreux quartiers de la commune de Koumassi donnent l'impression que l'on se trouve dans un grand bidonville. Tant l'insalubrité y est criante. 
 
Cette situation qui avait provoqué la colère de la population contre la mairie est restée sans suite, malgré moult promesses faites par le maire N'dohi Yapi Raymond. 
 
Malheureusement, force est de constater que la situation n'a vraiment pas changé. Pour se défendre, un agent de la mairie que nous avons approché nous a fait savoir que la population de Koumassi vie cette situation parce qu’il y a certaines personnes qui relient les fosses sceptiques aux canalisations conçues pour le drainage des eaux usées et de ruissellement. Ou pires, ces personnes déversent les eaux usées sur les voies à défaut de fosses.
 
 Il a aussi souligné l'incivisme de certains qui déversent ordures et autres déchets solides dans les canaux. Pour ce qui est de l’une des communes les plus peuplées de la capitale abidjanaise, Abobo, l’insalubrité y a pris des allures inquiétantes car les ordures jonchent les trottoirs et autres artères principales. 
 
Aujourd’hui dans certaines communes les artères sont bloquées à la circulation ou même inexistantes du fait de la présence massive des ordures ménagères. 
 
Cela s’explique par le fait que les sociétés commises au ramassage des ordures ne le font plus parce qu’elles ne seraient plus rémunérées. 
 
C’est le cas du forum des marchés, qui offre un spectacle désolant. Des tas d’immondices luttent parfois les places avec les commerçants ambulants sur les trottoirs. Ces ordures  ne semblent pas pour autant émouvoir la mairie. 
 
Des riverains affirment que la mairie est plutôt préoccupée au recouvrement des taxes sur les différents marchés de la commune que de veiller à l’assainissement de l’environnement de la population. Pour se débarrasser momentanément des ordures, la mairie d’Adjamé a par ailleurs trouvé une parade qui consiste à incinérer les immondices devenues trop gênantes. 
Conséquence, les odeurs nauséabondes se répandent dans la commune exposant la population à de nombreuses maladies liées à l’inhalation de la fumée qui peut s’avérer toxique. 
 
Le même constat est aussi fait à Yopougon, qui ploie également de nouveau sous le poids des ordures, en dépit de l’instauration d’une taxe de ramassage des détritus sur les quittances d’électricité. 
 
Ces ordures sont entassées par les vendeuses en attendant que les camions de ramassage passent les prendre. 
 
Toujours dans la commune de Yopougon, du camp militaire en passant par l'ex-cinéma Roxy, le décor est le même avec une décharge à ciel ouvert qui jouxte les commerces.
 
Jusqu’à quand les populations souffriront-elles le martyr, regardant de loin leurs maires se remplir avidement les poches et la bouche avec l’argent du contribuable.
 
Franck Hamylton