• Plus de paiement de taxe jusqu'à nouvel ordre
• Ce qu’ils reprochent aux forces de l’ordre
• Une lettre interceptée, bientôt sur la table du ministre Hamed Bakayoko
Le secteur hôtelier à Gagnoa est très touché par l’insécurité qui sévit dans le Fromager. Après les surfaces commerciales et les domiciles de particuliers, les réceptifs hôteliers sont devenus les cibles privilégiées de bandits de grand chemin.
Une situation qui non seulement trouble la tranquillité des clients, mais entrave la fluidité de leurs activités commerciales. Pour dénoncer cet abus dont ils sont victimes, la Fédération nationale de l’industrie hôtelière section région du Goh s’est saisie du dossier. Gohan Patrick, qui assure la présidence de cette organisation syndicale, a eu une séance de travail mardi dernier avec ses membres à la salle de réunion de l’hôtel le fromager.
A cette occasion, il n’a pas été tendre avec les forces de l’ordre, principalement la police qui les accuse d’héberger des bandits. « On ne peut pas accepter qu’on nous prennent comme des bons à rien.
Si l’Etat a permis des écoles de formation professionnelle, c’est que le tourisme a de l’importance. Nous venons de ces écoles. On ne peut pas héberger des gens qui vont nous tuer par la suite, si nous savons qu’ils sont des bandits.
Dans d’autres pays, c’est le tourisme qui est la principale source de devises. Nous ne sommes pas des nids de bandits », a-t-il lancé. Gohan Patrick a plutôt suggéré à la police de revoir sa copie car c’est plutôt en leur sein qu’a été récemment arrêté un chef de gang. Nous sommes l’otage des bandits de grand chemin.
Nos clients sont brutalisés, des femmes sont violées et leurs biens emportés. Le dernier hôtel visité est situé à 150 m du commissariat du 1er arrondissement et 100 m du camp des Frci », s’est-il emporté.
Sur ce, il a décidé et avec l’approbation de ses membres de surseoir au paiement de la taxe de 2000 F cfa à la brigade mondaine jusqu'à nouvel ordre. Gohan Patrick a même brandi une lettre de demande d’aide de la police interceptée par ses services qu’il menace d’acheminer au Ministère de tutelle. « Cette lettre est une honte pour les policiers, mais aussi pour l’Etat de Côte d’Ivoire.
Elle stipule que pour l’obtention de son nouveau bureau, qui malheureusement nécessite l’installation du courant électrique, la peinture, l’acquisition d’un ventilateur et un tapis (5 m x 3 m), l’Etat qui, logiquement devrait assurer les frais de ces travaux, est à la traîne. Et eux, agents de la brigade mondaine sollicitent notre aide financière et matérielle afin de réhabiliter leur nouveau bureau.
Nous ne ferons rien tant qu’ils ne feront rien pour nous, parce que nous avons trop fait pour eux », a-t-il martelé. Pour terminer, le président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière section région du Goh a invité les tenanciers de réceptifs hôteliers, maquis, bars et restaurants de Gagnoa à une solidarité agissante afin de mettre de l’ordre dans leur secteur. Car, selon lui, c’est dans l’union qu’ils seront forts dans les combats.
Venance KOKORA à Gagnoa
Gagnoa / Victimes d’agressions a répétition : les hôteliers menacent - Photo à titre d'illustration