Le président de l'Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Kigbafori Soro a annoncé vendredi sa démission de son poste de président de cette institution parlementaire ivoirienne, estimant que son refus de démissionner conduirait à une «crise institutionnelle déstabilisante».
« Je rends ma démission de mes fonctions de président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire. Oui j'ai décidé de sacrifier mon poste pour la paix, pour la Côte d'Ivoire. Je quitte ce poste pour l'aventure de mes convictions», a déclaré M. Soro dans un discours d'ouverture de la première session extraordinaire de l'Assemblée nationale ivoirienne qu'il dit avoir convoqué de concert avec le président ivoirien Alassane Ouattara.
Expliquant les raisons de cette démission, M. Soro a fait savoir que celle-ci a été motivée par sa non présence au congrès du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix ( RHDP, coalition au pouvoir) qui s'est tenu à Abidjan le 26 janvier dernier.
« Le fait est que j'étais dans un dilemme. Soit trahir mes convictions en allant au congrès du RHDP, soit rendre ma démission. J'ai choisi de ne pas m'engager au sein du RHDP unifié», a-t-il indiqué soulignant que « en ce qui me concerne, il ne peut point être question de défiance ».
Auparavant, M. Soro a expliqué qu'il été reçu en janvier dernier par le président ivoirien au sujet de son « engagement politique et de son positionnement idéologique » par rapport au RHDP unifié.
« Je suis un homme à croire plus au jugement de l'histoire qu'au jugement des hommes. Aucun sacrifice n'est trop grand quand il s'agit de faire la paix pour son pays... Je ne suis pas un homme à m'accrocher à un poste», a soutenu M. Soro réaffirmant sa gratitude à tous ses collaborateurs.
Agé de 47 ans, Guillaume Soro était le sixième président de l'Assemblée nationale ivoirienne. Élu député de Ferkessédougou ( extrême nord ivoirien), il présidait depuis 2012 aux destinées de cette institution sous la bannière du Rassemblement des républicains ( RDR, parti d'Alassane Ouattara) qui s'est mué en RHDP.
Ces derniers mois, M. Soro avait des rapports tendus avec le camp présidentiel qui lui prête à tort ou à raison des ambitions présidentielles pour l'élection de 2020 sans en attendre l'onction du président ivoirien Alassane Ouattara.
Le fossé de la discorde entre M. Soro et ses ex-compagnons du camp présidentiel s'est agrandi lorsqu'il a refusé de participer au congrès ordinaire du RHDP le 26 janvier dernier marquant la création de cette formation qui regroupe les partis de la coalition au pouvoir.
LB/ls/APA
Guillaume Soro démissionne de la présidence de l'Assemblée nationale ivoirienne