Les experts estiment que la santé de l'ancien président de la Côte d'Ivoire est assez bonne pour pouvoir comparaître devant la Cour pénale internationale.
L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo est «physiquement et mentalement» apte à participer à son procès pour crimes contre l'humanité, qui doit s'ouvrir le 28 janvier, ont décidé vendredi les juges de la Cour pénale internationale (CPI). «Les experts ont souligné une grande amélioration de l'état de santé de Monsieur Gbagbo et observé qu'il ne souffre plus du syndrome de stress post-traumatique ou du syndrome d'hospitalisation», a indiqué la CPI dans un communiqué.
«Compte tenu des conclusions unanimes des trois experts nommés, Laurent Gbagbo est physiquement et mentalement en mesure d'assister à son procès et de suivre son déroulement», a ajouté la même source.
La défense, citée dans la décision, avait argué que son client n'était pas en mesure de participer à son procès, car il est «malade, fatigué et fragile», et que les «pathologies de Monsieur Gbagbo n'ont pas disparu». Elle estime aussi que deux des trois experts ont manqué de professionnalisme dans la manière dont ils ont mené leurs examens.
Report de deux mois
La CPI avait reporté à fin janvier l'ouverture du procès de l'ancien président, prévue le 10 novembre, afin que les juges aient le temps d'examiner des rapports sur la santé de l'ex-président ivoirien.
Dans une décision de 2012, la CPI citait trois experts ayant déterminé que Laurent Gbagbo souffrait notamment d'un trouble de stress post-traumatique (PTSD).
Deux des trois experts avaient alors déterminé que Laurent Gbagbo n'était pas en état de suivre les procédures, mais la CPI en avait décidé autrement. De nouveaux examens, sur la base desquels la CPI a pris la décision de vendredi, ont eu lieu entre-temps.
La CPI a toutefois demandé au greffe de «s'assurer que des installations nécessaires soient mises en place pour donner la possibilité à Laurent Gbagbo de se reposer entre les séances lors de son procès».
«En outre, des mesures devront être prises pour que Monsieur Gbagbo ait la possibilité de s'absenter brièvement lors des audiences, si cela s'avère nécessaire», a précisé la Cour.
Refus de céder le pouvoir
L'ancien président est accusé d'avoir fomenté une campagne de violences pour tenter, en vain, de conserver le pouvoir. Laurent Gbagbo et son co-accusé, Charles Blé Goudé, ex-chef de milice, sont poursuivis pour leur rôle présumé dans cette crise née à l'issue de la présidentielle de 2010, remportée par Alassane Ouattara. Les violences ont fait plus de 3000 morts en cinq mois.
Charles Blé Goudé aurait été à la tête d'hommes ayant tué et violé des centaines de personnes, selon l'accusation, dans le but de maintenir l'ex-chef de l'Etat au pouvoir.
Laurent Gbagbo est le premier ex-chef d'état livré à la CPI. Il est écroué au centre de détention de la CPI depuis 2011.
La CPI réclame également son épouse, Simone Gbagbo, mais Abidjan souhaite la poursuivre en Côte d'Ivoire. Simone Gbagbo a été condamnée, dans un premier procès contre elle, à 20 ans de prison pour son rôle dans la crise post-électorale.
Laurent Gbagbo déclaré apte pour son procès