L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a lancé un appel solennel à l'ouverture d'un dialogue politique inclusif entre les principaux partis d'opposition, la société civile et le pouvoir en place. Son objectif : restaurer la confiance dans le processus électoral en Côte d'Ivoire. Cette initiative intervient au moment même où il annonce la suspension du représentant de son parti, le Parti des Peuples Africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI), au sein de la Commission Électorale Indépendante (CEI).
Dans un communiqué publié ce vendredi, le fondateur du PPA-CI a souligné la nécessité d'un « dialogue politique sincère » pour garantir des élections « crédibles, inclusives et apaisées ». Il a exprimé son inquiétude quant au dysfonctionnement qu'il perçoit dans le système électoral actuel, estimant qu'il est vital de le réformer, rapporte l'AIP.
« Depuis plusieurs mois, j’observe, je réfléchis et j’analyse avec gravité le fonctionnement de la Commission électorale indépendante. Aujourd’hui, je me dois de prendre une décision. La CEI n’est plus ce qu’elle prétend être. Elle est devenue un instrument docile d’un pouvoir qui refuse l’alternance, la transparence et l’inclusion », a-t-il déclaré, justifiant ainsi le retrait de son commissaire représentant son parti au sein de la CEI, et ce, « jusqu’à nouvel ordre ».
Cette démarche de Laurent Gbagbo combine un appel au dialogue avec un acte fort de défiance envers la CEI. L'ex-président cherche à poser les bases d'une négociation sur les règles électorales à quelques mois de la prochaine présidentielle. « Cette CEI ne rassure plus. Elle est discréditée. Le peuple ivoirien mérite de pouvoir choisir librement ses dirigeants », a-t-il ajouté, affirmant que le dialogue inclusif est la seule solution pour sortir de l'impasse actuelle.
Cette prise de position intervient également dans un contexte personnel pour Laurent Gbagbo, dont le nom n'est toujours pas inscrit sur la liste électorale, en raison de sa condamnation à 20 ans de prison dans l'affaire du braquage de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Cette situation complique sa participation à la prochaine élection présidentielle.
Laurent Gbagbo réclame un dialogue politique inclusif et annonce le retrait de son parti de la CEI - Photo à titre d'illustration