Lutte anti-tabac : l'avant-projet de directives remis à la CEDEAO et à l'UEMOA

  • 13/02/2014
  • Source : APA
Les ateliers régionaux de plaidoyer pour un changement de politique de taxation du tabac dans l'espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont achevés, jeudi soir, à Abidjan avec l’élaboration d’un avant-projet de directives, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.

« Nous sommes satisfaits des résultats obtenus dans la mesure où il y a eu un partage d'expériences », s'est félicité à la cérémonie de clôture, le Pr Abdoulaye Diagne, Directeur exécutif du Consortium de recherche économique et sociale (CRES), un Centre basé à Dakar au Sénégal et principal artisan de ces ateliers.
 
« Le CRES reste mobilisé à accompagner la Commission de la CEDEAO et celle de l'UEMOA pour qu'une fois ces directives adoptées, elles puissent être appliquées dans l'intérêt de nos populations », a-t-il promis en remettant une copie de l'avant-projet de directives aux représentants de la CEDEAO et de l'UEMOA.
 
Dans un entretien à APA, le Pr Diagne a indiqué que cet avant-projet de directives contient, notamment, la révision du système classique de taxation sur les produits du tabac.
 
« Je voudrais marquer ma satisfaction pour les résultats obtenus », a renchéri Abasso Traoré, Représentant le président de la Commission de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). 
 
Il a réaffirmé la volonté de cette Union à faire « bon usage des recommandations ». Pour lui, la lutte contre le tabagisme est un « combat de longue haleine ». C'est pourquoi, a proposé M. Traoré, « il nous faut de la persévérance et de la ténacité ».
 
Salif Tiemtoré, Directeur des douanes à la CEDEAO a, pour sa part, adressé une « mention spéciale » au CRES et à ses partenaires pour cette « initiative courageuse », lancée en 2011. Selon lui, les travaux d'Abidjan ont permis à son institution de « mesurer les progrès qui ont été atteints ».
 
« La CEDEAO apprécie et continuera à apprécier ces initiatives », a-t-il ajouté en exhortant les participants à continuer le plaidoyer une fois de retour chez eux. « Dès le mois d'avril, nous allons nous retrouver à une date à convenir avec le CRES pour finaliser l'avant-projet pour qu'il soit prêt dans les meilleurs délais », a poursuivi M. Tiemtoré.
 
Selon lui, cet avant-projet sera soumis au conseil des ministres prévu au mois de juin prochain. Mais avant, a-t-il précisé « nous irons du 11 au 12 avril prochain à la 14ème session de l'Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) à Monrovia au Libéria pour tenter d'obtenir l'adhésion des ministres de la santé ».
 
Edouard Yapi Anassin, Représentant le Directeur général des impôts de Côte d'Ivoire, a également salué l'initiative du CRES et de ses partenaires. « Nos gouvernements disposent désormais d'avantage d'arguments pour réorienter leur politique de lutte contre le tabagisme », a-t-il estimé en faisant référence aux recommandations de ces ateliers de plaidoyer.
 
Des représentants du comité interparlementaire de l'UEMOA et du parlement de la CEDEAO, mais aussi ceux des gouvernements des 15 Etats de l'Afrique de l'Ouest à travers les ministères de l'Economie et des finances (directions des impôts et des douanes) et les ministères en charge de la Santé ont participé à ces ateliers pendant 72 heures.
 
L'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Organisation ouest-africaine pour la santé (OOAS), le CRDI, African Tobacco Control Alliance (ATCA) et l'Université sud-africaine de Cape Town, ont été également au nombre des participants à ce colloque.
 
Ces rencontres régionales organisées conjointement par le Consortium de recherche économique et sociale (CRES), l'UEMOA et la CEDEAO, avec l'appui du Centre de recherche pour le développement international (CRDI), devraient proposer un argumentaire solide « pour une taxation plus forte et plus efficace des produits du tabac en Afrique de l'Ouest » afin de réduire sa consommation et son accessibilité aux couches vulnérables.