S'il s'inquiète de ce que ''le pays risque d'aller droit dans le mur'' lors de l'élection présidentielle d'octobre 2015, Me Faustin Kouamé, ex-garde des sceaux et ex-ministre de la Justice sous le régime de Henri Konan Bédié, ne perd pas cependant que les choses s'arrangent notamment à partir du Droit, du respect de la Constitution.
Face à la presse, le jeudi 19 février 2015, dans un restaurent aux Deux-Plateaux, il a fait savoir que ''ce sont les juristes ivoiriens qui ont poussé la Côte d'Ivoire dans la crise''. Il n'a pas été tendre à l'encontre de l'ancien président du Conseil Constitutionnel sous Laurent Gbagbo.
''Le premier qui aurait dû être envoyé à la Cpi, c'est Yao N'dré'', a-t-il martelé, expliquant que celui-ci n'a pas dit la vérité à l'ex-président ivoirien. Par ailleurs, il s'est désolé du fait que l'actuel chef de l'Etat, Alassane Ouattara, n'ait pas encore extirpé l'article 35 de la Constitution alors qu'il avait promis de le faire dès son élection. Selon Me Faustin Kouamé, cet article confligène a été dénoncé mais entretenu par la junte militaire, et ensuite par Laurent Gbagbo. ''Cet article est devenu le compagnon de tous ceux qui sont arrivés au pouvoir'', a-t-il dit.
Se prononçant sur la candidature d'Alassane Ouattara à la présidentielle prochaine, le juriste a laissé entendre : ''Nous sommes dans la période de suspicion législative. Pour que le président Ouattara soit candidat, il n'est pas nécessaire de modifier l'article 35 de la Constitution''.
Et Me Faustin Kouamé de promettre pour bientôt sa recette sur cette question. ''En temps opportun, on expliquera cela'', a-t-il dit. En attendant, il a recommandé au président de la République de régler cette question. ''C'est bien beau de construire des ponts, des routes mais il est important de construire le pont du Droit'', a-t-il ironisé.
L'ancien Garde des sceaux s'est insurgé contre la décision de mai 2005 visant à rendre éligible, de façon exceptionnelle, certains candidats à l'élection présidentielle de l'époque. Pour lui, cette décision est une injustice à l'égard d'Alassane Ouattara.
Dans la mesure où, au lieu de régler définitivement la question de l'article 35, l'ex-chef de l'Etat, Laurent Gbagbo s'est servi de l'article 48 pour permettre au président du Rdr d'être candidat ''uniquement pour la présidentielle qui devait suivre''. Me Faustin Kouamé a aussi déploré que le Conseil constitutionnel ait statué à partir de textes caducs, les élections étant prévues en 2005 et s'étant tenues en définitive en 2010, sans que des dispositions contraires n'aient été prises.
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Photo d'archives à titre d'illustration / Alassane Ouattara prête serment à l'hotêl du Golf en 2010