Menace d'attaque dans la région du Gôh : Le député Abel Djohoré : « Je suis prêt à mourir »

  • 09/11/2013
  • Source : L'Inter
La menace d’hommes en armes envers quelques personnalités politiques et militaires de la région du Gôh est prise au sérieux par certaines d’entre elles.

Au point de réagir avec fougue, pour marquer leur colère face ce qu’elles considèrent comme une  « plaisanterie de mauvais goût du fait de personnes nostalgiques des heures chaudes des lendemains de la proclamation des résultats de la présidentielles fin 2010 ».

En premier, c’est l’honorable Abel Djohoré, député de Ouragahio-Bayota que nous avons joint par téléphone, qui a donné de la voix. « Quand on fait la politique, c’est qu’on a accepté de vivre dangereusement. Et quand on est convaincu des actions qu’on mène, rien ne peut nous faire reculer.
 
Dans mon village, au plus fort de la crise post-électorale, j’ai eu un surnom, on m’appelait cadavre ambulant à cause de mon opinion et parce qu’à tout moment, Gbagbo pouvait me tuer. Jusqu'à ce jour, je suis toujours là et je respire. Cela ne m’a pas empêché de voler au secours de mes parents.
Sur insistance du président Soro Guillaume, j’ai quitté Bouaké pour parcourir les villages de Gagnoa pour les dissuader de certaines choses qui avaient été dites. Sur cette lancée, nous avons sauvé des vies humaines. Si pour cela des individus veulent opérer leurs sales besognes, ils peuvent le faire. Cela ne peut en aucun cas me faire changer de vision.
 
Le pouvoir exercé par le président Ouattara est pour tous les Ivoiriens, ils doivent se reconnaître la dedans. Ce ne sont pas ces intimidations qui vont me faire reculer », a-t-il dit. Pour lui, ceux qui menacent doivent savoir que la Côte d’Ivoire est sur la voie de la relance. « Nous œuvrons pour le rapprochement entre le président Alassane Ouattara et le peuple Bété. Si la mort est le prix à payer, ce sera un combat noble.
Si c’est la mort d’Abel Djohoré qui peut leur apporter satisfaction, ils sont libres. Je suis prêt à mourir. Je serai à Gagnoa et personne ne peut me faire reculer. Nous ferons tout pour que nos parents vivent dans la paix et la quiétude.
 
Ce que je peux dire à ces gens, je les encourage à vite agir. Car nous sommes pressés d'aller à la réconciliation. La plaisanterie a trop duré, il faut que les gens arrêtent de se faire peur eux mêmes. On se connaît dans ce pays. On sait qui est qui, je ne changerai rien dans mes habitudes, dans mes relations avec mes parents et la population », a-t-il insisté, demandant à la population de rester sereine.

Le second à réagir aux menaces, est le commandant des Forces républicaines de Côte d'Ivoire à Gagnoa, Diomandé Vassézé.  Frappé par une décision du ministre de la Défense les interdisant de ne plus faire de déclaration à la presse, le commandant Vassézé s’est montré peu bavard, mais rassurant quant à la défiance du commando invisible. « Je vais me référer à ma hiérarchie, sinon je n’ai rien à dire. Que les populations vaquent tranquillement à leurs occupations », a-t-il rassuré.
 
Un autre soldat du même corps que nous avons joint au téléphone a tenté de banaliser la menace. « Ce sont des peureux. Ils se font peur. Ils intimident la population pour se donner de la contenance. Quand on veut faire quelque chose de sérieux, on ne prévient pas, on agit. Avant d’attaquer, lorsque nous étions dans la rébellion, on n’a pas jugé utile de faire de la propagande.
Donc, ce sont des plaisantins », a-t-il martelé. Il a toutefois indiqué que les prochains jours seront décisifs, car une « sérieuse battue militaire sera menée à travers la ville pour cueillir les éventuels assaillants et que ce sont les populations qui pourraient en subir les conséquences ».
 
 Venance KOKORA à Gagnoa