Paul Koffi Koffi aux ex-rebelles: «Arrêtez de prendre les populations en otage»

  • 23/08/2013
  • Source : Notre Voie

Paul Koffi Koffi a dénoncé, dimanche dernier, à Sakassou, le comportement des ex-rebelles. «A Man, pour une semaine de retard de leurs primes, ils ont bloqué la ville. A Bouaké, ils ont bloqué le corridor, tirant partout. Comment les gens vont-ils venir investir ici ? Ceux qui ont pris les armes, vous n’êtes pas les seuls. Il ne faut pas prendre les gens en otage», a fait remarquer le ministre auprès du chef de l’Etat chargé de la Défense, au cours d’une rencontre avec les populations au centre culturel. Il a demandé à tous ceux qui détiennent encore les armes de les déposer. Il dit ne pas comprendre que les ex-rebelles utilisent chaque fois les armes pour exprimer leurs préoccupations alors qu’ils ne sont pas les seuls à en avoir en Côte d’Ivoire. «On a des frères bacheliers qui, depuis 2002, ne travaillent pas. Est-ce qu’on doit leur donner des armes pour se faire entendre ?», s’est interrogé Paul Koffi Koffi. Pendant la guerre, a-t-il enfin avoué, des gens ont perdu des parents et des biens. «Personne donc ne peut pas dire qu’il a souffert plus que l’autre. Les ex-combattants doivent être compréhensifs», a souhaité Paul Koffi Koffi. Qui a indiqué qu’il y a beaucoup de complicités dans l’administration pénitentiaire relativement à ce qui se passe dans les prisons du pays. Il a donc instruit le préfet de lui rendre compte s’il constate un tel cas afin que le régisseur soit remplacé. «C’est inadmissible. A la Maca, il y a eu des complicités. Comment va-t-on donner à manger à des détenus et laisser la prison ouverte ?», s’est encore interrogé Paul Koffi Koffi.
A Sakassou, selon les populations, des hommes armés, notamment des dozos et des ex-rebelles dans les rangs des milices pro-Ouattara appelées les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), servent de garde du corps aux orpailleurs, aux éleveurs, aux commerçants et aux pêcheurs. Au lieu de prendre des mesures vigoureuses à l’endroit de ces hors-la-loi, le ministre auprès du chef de l’Etat chargé de la Défense s’est plutôt contenté de dire ceci : «Vous entretenez une milice. C’est interdit. A la veille des élections passées, des candidats avaient des gardes du corps. On a interdit ça. Les dozos, certains ont participé à la crise postélectorale. Ici, pourquoi ils se mêlent des affaires des orpailleurs ? On va commencer par les arrêter».
Zoumana, un élément des Frci, n’a d’ailleurs pas démenti les informations concernant leurs activités dans la région. «Des gens nous appellent pour surveiller leur riz, leurs marchandises. On prend nos calibres 12 pour travailler. On refuse de nous donner du travail ; on dit qu’on est rebelle. Donc je demande à la population d’être indulgente», se défend Zoumana.
En terre Walèbo tout comme dans le Gôdè à Béoumi, les populations ont insisté sur le nouveau phénomène des coupeurs de routes qui troublent leur sommeil. Et qui, depuis le mois de juillet, endeuille les familles et oblige les populations à se terrer, à fuir leurs localités et à ne plus se rendre dans leurs propres champs. Comment pouvait-il en être autrement si, faute de commissariat, les policiers sont obligés d’occuper le bureau du maire.

Vincent Deh
Envoyé spécial