Violents affrontements inter-communautaires à Gohitafla : 5 morts, plusieurs blessés par balles

  • 07/10/2013
  • Source : Soir Info
La situation était toujours incandescente dans la sous-préfecture de Gohitafla, (centre-ouest) dans le département de Zuénoula où des affrontements inter-communautaires ont fait, selon des témoins directs « 5 morts et 5 blessés par balles ».

Ces affrontements qui ont opposé, allochtones baoulé et autochtones Gouro, résultent, selon le sous-prefet que nous avons joint par téléphone,  «  de conflits fonciers ». Mais, sur le bilan,  Djah Dako Albert, le sous-préfet de Gohitafla s’est refusé à tout commentaire, se refugiant  derrière son obligation à rendre compte d’abord des résultats de l’enquête à sa  hiérarchie.  «  Je ne me suis pas rendu sur place…

La gendarmerie est sur le terrain  pour faire des enquêtes. J’attends les résultats des investigations. Je ne sais pas s’il y a eu des morts.  Ceux qui disent qu’il y a eu des morts, leurs propos  n’engagent qu’eux.  Moi, je travaille  dans une administration qui a ses règles de fonctionnement. J’attends les résultats des investigations de la gendarmerie et je rendrai directement compte à qui de droit… Je ne peux pas aller outre ce que je ne sais pas. Ce qui est sûr, nous avons des  problèmes de fonciers  ici. Nous souhaiterions que ces problèmes soient le plus rapidement résolus pour éviter ces affrontements », nous a-t-il confié hier dimanche 6 octobre  2013 en milieu  d’après-midi.  C’est un conflit latent dont le couvercle a sauté ce mercredi 2 octobre.

De fait, depuis plusieurs mois, les autochtones revendiquent une immense  forêt qu’exploitent  des allochtones baoulé depuis de nombreuses années.  Selon des témoins oculaires de ces heurts, dont Landry Néné Bi Tra, un habitant, une quinzaine d’autochtones, du village dit «  3 villages », situé à 2 km de Gohitafla, ont fait  une descente le mercredi entre 10 h et 11 h, sur  des campements d’allochtones baoulé pour tenter de déloger ces planteurs, qui, selon eux «  occupent illégalement leurs forêts ».  Ces forêts que leur ont cédées des autochtones  depuis l’arrivée de ces expulsés du barrage Kossou dans le département. « 3 villages » et les campements des allochtones sont distants d’au moins 9 Km, précise notre interlocuteur.  Les deux communautés se sont violemment  affronté  à armes à feu pendant plusieurs heures avant que «  les autochtones ne soient repoussés ».  «  La riposte leur  a été fatale… Les affrontements ont fait 5 morts du côté des autochtones, avec, à la clé, 5 blessés graves.

Toutes les victimes ont été atteintes de balles », nous dit notre source. La situation est d’autant plus tendue et volatile que des gendarmes dépêchés sur les lieux, en provenance de Daloa et Zuenoula  «  ont dû faire machine arrière », ajoute notre interlocuteur. «  Les gendarmes ont reculé. On ne peut pas s’aventurer dans cette zone. Les corps des autochtones  sont bloqués. Les allochtones  sont tapis dans la brousse, les doigts sur la gâchette de leurs armes » a-t-il ajouté.

 

                                            Armand B. DEPEYLA