Yamoussoukro : Un séminaire sur la reforme fiscale des entreprises de presse en Côte d'Ivoire s'ouvre fin septembre

  • 01/09/2016
  • Source : Lebabi.net
Un séminaire sur la reforme fiscal des entreprises de presse en Côte d'Ivoire, initié par le Réseau des Professionnels de la Presse en Ligne de Côte d’Ivoire (REPPRELCI) et avec l’appui technique et financier du Bureau de l’Unesco à Abidjan et du Fonds de consolidation de la paix (PBF), va s'ouvrir fin septembre à Yamoussoukro.

 Sur le thème " Du papier à l’audiovisuel et au numérique : Quelles reformes fiscales pour favoriser l’essor et la viabilité des entreprises de presse en Côte d’Ivoire ?" ce séminaire est prévu se tenir du 20 au 23 septembre 2016 à l’hôtel des Parlementaires de la capitale politique ivoirienne.
 
Il s'agit, selon les organisateurs, premièrement de faire l’état des lieux des différentes charges (patronale, fiscale, sociale) auxquelles sont assujetties les entreprises de presse et proposer un régime fiscal adapté aux entreprises de presse de sorte à favoriser leur implication dans le processus démocratique en cours, leur viabilité et assurer la stabilité des emplois du secteur.
 
A cet effet, le comité d’organisation propose la mise en place de trois commissions, en fonction de la thématique centrale du séminaire dont la commission "Entreprises de presse écrite, imprimeurs et distributeur de presse", la commission "Entreprises de presse audiovisuelles (radios, télés)" et la commission "Entreprises de presse numérique."
 
Ce séminaire verra d'un côté la participation de tous les acteurs du monde de la presse ivoirienne dont les patrons et promoteurs d’entreprises de presse (écrite, audiovisuelle, numérique), les imprimeurs, les distributeurs de presse et de l’autre, décideurs de la Direction Générale des Impôts, des Douanes, du Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI).
 
Avec la libéralisation annoncée de l’espace audiovisuel en Côte d’Ivoire d’ici fin 2016, le secteur des médias va enregistrer la création d’une dizaine de télévisions privées commerciales, une première dans notre pays.
 
Cette libéralisation coïncide avec la prochaine révision des lois de 2004 portant régime juridique de la presse et de la communication audiovisuelle annoncé par le Gouvernement le mois dernier. 
 
Une des innovations majeures attendues sera la prise en compte des médias numériques, notamment en ce qui concerne les conditions de création d’entreprises dans ce segment et de la régulation de ce secteur.
 
Pourvoyeuses d’emplois, ces nouvelles télévisions viendront s’ajouter à la centaine d’entreprises de presse imprimée et numérique, deux sous-secteurs déjà minés par la précarité.
 
Perte de vitesse de la presse papier
 
Pour les entreprises de presse écrite, passée la période du printemps de la décennie 1990-2000, la majorité d’entre elles est aujourd’hui confrontée à une baisse constante et inquiétante de leurs chiffres de vente. 
 
En cinq ans, la vente des quotidiens nationaux a enregistré une chute de 59%, passant de 26.810.252 exemplaires en 2011 à 10.979.073 en 2015. Le chiffre d’affaires a chuté de 39%.
 
Durant cette même période, les autres publications locales ont accusé une perte en volume de 35% des ventes. 
 
Quant aux entreprises de presse numérique, bien que leur apparition soit évoquée comme l’une des raisons de la mévente des journaux, nombre d’entre elles évoluent dans l’informel et très peu parviennent à survivre face aux réalités de l’entrepreneuriat.
 
Plusieurs facteurs endogènes peuvent expliquer la situation de précarité que connait le paysage médiatique ivoirien. Néanmoins, il est également indéniable que le fait pour les entreprises de presse dont la mission d’intérêt public est admis de tous, d’avoir à supporter les mêmes charges fiscales et sociales que d’autres secteurs d’activité en plein essor, constitue un obstacle à leur viabilité.
 
Les avantages accordés aux entreprises de presse (écrite) relèvent d’une application partielle de la Convention de Florence, avec l’exonération sur le papier journal et l’encre d’impression.
 
A la pratique, il ressort que les imprimeries en charge de la réalisation des quotidiens et autres périodiques d’information, supportent la TVA sur l’acquisition du matériel, les réparations et sur l’achat les pièces détachées.
 
Il en est de même de la formation et du recyclage de leur personnel. Ces entreprises supportent ainsi la TVA dans leurs différentes transactions sans la possibilité de récupérer cette taxe.
 
Quant aux entreprises de presse numérique, malgré leur implication dans le renforcement de la démocratie et de la liberté d’expression, corollaire de tout développement, elles ne bénéficient pour l’heure d’aucun avantage fiscal.
 
Le paysage médiatique national riche et diversifié qui va se densifier davantage, nécessite une mise en conformité des mesures d’accompagnement caractérisées par l’aide publique à la presse.

Ahopol