Battre sa femme est un acte d’amour déclare un Ministre Zambien

Un groupe d’ONG régionales a condamné les déclarations faites par le ministre de la défense zambienne, Geoffrey Bwalya Mwamba , qui lors d’un discours suggérait que battre une femme est un signe de l’amour et déclarait que certaines formes de violences envers les femmes qu’il a qualifiées de douces sont acceptables.

The Zambia National Women’s Lobby (ZNWL), Young Women’s Christian Association (YWCA), the Non-Governmental Coordinating Council (NGOCC), Women in Law in Southern Africa (WILSA) et Oxfam ont publiés un communiqué commun pour exprimer leurs indignations et condamner ces paroles qui vont à l’encontre de tous les efforts qu’elles font pour faire cesser les violences basées sur le genre qui gangrènent encore le pays.

« En tant que chef de file national qui est censé être un modèle pour les jeunes hommes dans la société, ces déclarations sont de nature à influencer d’autres hommes pour justifier la violence contre les femmes au nom de la culture.Nous attendons des hommes qui sont dans des positions de confiance comme ministre de la Défense, d’être à l’avant-garde pour protéger les femmes et assurer l’avenir de nos filles » pouvait-on lire dans le communiqué.

Bien que ces ONG aient juste exigé que le ministre Mwamba se comporte en leader responsable en se rétractant et en s’excusant pour ses propos, d’autres associations et organisations ont elles appelé à sa démission ou à ce qu’il soit démit de ses fonctions par le gouvernement.
Ironiquement, ces déclarations qui datent du mois de mai ont été faites lors du brunch Brother for life qui est une campagne d’initiative masculine visant à sensibiliser les hommes à une conduite sociale mais aussi sexuelle plus responsable et notamment au port du préservatif, à se préserver de l’excès de consommation d’alcool et au sexisme.

Le directeur général de John Hopkins Health and éducation » en Afrique du Sud, Richard Delate, partenaire de l’organisation Brother of life a expliqué que l’organisation ne tolérait absolument pas les propos tenus par le ministre.

«Nous exhortons les hommes à travers le continent à montrer leurs amour à travers le respect et la résolution des différends par le dialogue,il n’y a aucune excuse à la violence contre les femmes», a déclaré Delate.

Dans une récente interview, la directrice par intérim de l’ ONG NGOCC Bridget Kalaba a déclaré que l’organisation est déçue qu’une personne occupant un tel poste de haut rang puisse dire des choses qui dégradent et menacent les femmes en Zambie et au-delà.Elle a noté que la déclaration du Mwamba est une indication qu’il n’a aucun respect pour les femmes, en soulignant qu’aucun citoyen ne devrait négliger la violence sexiste dans une Zambie, où presque la moitié de ses femmes ont subi une forme de violence physique.

La déclaration de Mwamba n’est pas une surprise car il a un passé sérieux de violence. En 2010, sa femme l’avait accusé de voies de fait après qu’il l’ai battue, mais avait fini par retiré sa plainte.Sa belle-sœur s’était également plainte de menace et ses employés ont souvent fait l’objet de punitions et châtiments corporels.

Philip Otieno, directeur exécutif de Men for gender equality (MEGEN) basé au Kenya, a condamné les propos de Mwamba, en expliquant que les idéologies patriarcales hégémoniques ne servent qu’à inverser les gains qui ont été réalisés cette dernière décennie pour mettre fin à la violence contre les femmes.

« En tant qu’ homme je ne le soutiens pas, et l’organisation pour laquelle je travaille encore moins. Nous devons tous être solidaires avec nos frères et sœurs dans les mouvements zambiens et des groupes de pression pour s’assurer que les personnes occupant des postes clés de notre société aient des conduites impeccables dans la défense des droits des personnes et en particulier les femmes » , a-t-il déclaré.

Ces déclarations misogynes et inacceptables du ministre Mwamba ne sont guère étonnantes quand on sait qu’en Zambie, les femmes sont encore considérées comme des citoyennes de second rang et que la violence à leurs encontre est souvent justifiée et jugée acceptable.Battre les femmes est une infraction punissable dans la plus part des Etat et il n’y a aucune excuse ou justification à cela .Ce n’est que grâce à une mobilisation et une sensibilisation commune masculine et féminine que ce fléau qui n’ honore pas les belles valeurs africaines dont nous nous targuons si souvent pourra être éradiqué.