Pilules de 3ème et 4ème génération : risque de maladie doublé mais ventes en baisse

  • Source : lasantepublique.fr


 Le bilan de l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) sur les pilules de 3ème et 4ème génération est assez paradoxal : si le risque d'embolie pulmonaire a doublé par rapport aux pilules des générations précédents, « en vie réelle » ce risque a baissé. L'effet de la baisse des ventes qui a suivi le scandale sanitaire.

L'étude, publiée le 26 juin 2013 par l'ANSM, porte sur les effets « en vie réelle » des pilules de 3ème et 4ème génération, c'est à dire sur l'impact non pas théorique, estimé via un calcul des risques, mais réel de ces générations de contraceptifs oraux combinés (COC).

Le risque d'embolie pulmonaire a doublé

L'étude est formelle : les pilules de 3ème et 4ème génération sont effectivement plus risquées. L'embolie pulmonaire, l’infarctus du myocarde ou encore les AVC chez les femmes qui prennent ces pilules sont plus fréquents. En particulier, il semblerait que le risque d'embolie pulmonaire a doublé entre la deuxième et la troisième génération.

Pour arriver à cette conclusion, les données des hospitalisations ont été étudiées par rapport à un échantillon de 4,3 millions de femmes dont 69 % prenaient une pilule de première ou deuxième génération.

La baisse des ventes diminue le risque réel

Depuis le scandale sanitaire concernant les pilules 3G et 4G, les ventes ont diminué d'après les données de l'ANSM. Cela entraîne la baisse du risque en vie réelle puisque, statistiquement, moins il y a de personnes qui prennent ces pilules, moins il y a d'accidents de santé qui y sont liés.

Entre mai 2011 et mai 2012, la vente des COC de 3ème et 4ème génération a baissé de près de 43 % au bénéfice des COC de première et deuxième génération. La vente de ces pilules a augmenté de 34 % durant la même période.

De fait, les femmes utilisent désormais majoritairement les pilules de première et deuxième génération. De 52 % en mai 2011, les utilisatrices de COC 1G et 2G sont passées à 73 % en mai 2012.

Le risque, un facteur de choix dans la pilule

Ce qu'a remarqué l'ANSM dans cette étude est aussi que le choix de la pilule est directement lié au risque d'effets secondaires graves. Par exemple, la vente des COC 2G qui présentent 20 microgrammes d'éthinylestradiol a fait un bon de 90 % entre décembre 2012 et mai 2013.

Ce taux inférieur d’œstrogène, l'éthinylestradiol, a un effet bénéfique qui réduit les risques d'embolie pulmonaire de moitié et ce quelque que soit la génération de pilule concernée.

Le scandale de la pilule a eu un effet sur les autres contraceptifs

Les implants et les stérilets ont aussi subit les effets du scandale sanitaire de la pilule contraceptive. Leurs ventes ont augmenté de 25 % contrairement à celles des anneaux vaginaux qui, de leur côté, ont baissé de 11 % selon le rapport publié par l'ANSM.

De même, les DIU en cuivre ont vu leurs ventes en hausse de 43% montrant ainsi que désormais la prescription de la contraception voit dans la sécurité concernant les risques d'effets secondaire la première raison de prescription.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser à la vue de ces chiffres et de ce changement radical dans l'intention de prescription des médecins, il semblerait, selon les données de l'ANSM, que les statistiques de l'IVG n'ont pas évolué.