S’il existe bien un produit où le Maroc garde un avantage compétitif sur les marchés internationaux c’est bien le cannabis.
C’est ce qui ressort du rapport 2013 de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), affilié aux Nations unies.
Le Maroc reste toujours le premier pourvoyeur de résine de cannabis. Selon les données de l’Organisation mondiale des douanes, sur les «116 tonnes de résine de cannabis saisies, soit 65% de la quantité totale saisie à l’échelle mondiale, proviennent du Maroc». Mais, l’OICS qui reléve une certaine baisse de production au niveau marocain, n’avance pas de chiffres sur la production globale.
L’Espagne reste le principal point d’entrée du cannabis. Le voisin du nord constitue une voie d’accès idéal aux marchés d’Europe occidentale et centrale. Ainsi, 34% des quantités interceptées ont été effectuées en Espagne, alors que les saisies au niveau marocain en représentaient 12%. Toujours en 2011 (dernières données disponibles), 90% des interventions de la douane marocaine concernaient des camions embarqués sur des ferries à destination d’Espagne (Algésiras et Almeria notamment).
L’étude de l’OICS, a aussi retracé le parcours commercial du «haschich». Ainsi et c’est une nouveauté, de nombreuses saisies de vedettes rapides quittant les côtes occidentales de l’Algérie vers l’Espagne et la France chargées de cannabis (introduis depuis le Maroc) ont été signalées. D’un autre côté, les autorités mauritaniennes affirment qu’un tiers du cannabis produit au Maroc transite par les Etats de la région du Sahel. Transit facilité par la porosité des frontières et la protection offerte par les djihadistes aux convois de drogues. La drogue est d’abord introduite en Mauritanie par voie terrestre depuis les provinces du sud et l’Algérie, ou par voie maritime depuis le sud du Maroc.
De Mauritanie, le cannabis est acheminé vers la région la plus septentrionale du Mali, où il emprunte l’axe Nouakchott-Néma pour arriver dans la région de Tombouctou.
Une fois au Nord-Mali, l’itinéraire du «haschich» chevauche en partie ceux du trafic de cocaïne, la fameuse «autoroute africaine» des cartels sud-américains (voir trafic de drogue dure: le Maroc nouveau hub africain, N°4130 du 09/10/2013), à travers le nord du Niger ou le sud de l’Algérie vers la Libye. De là, la drogue est alors envoyée, soit vers l’Egypte et Israël, soit elle transite par le Tchad et le Soudan pour rejoindre la péninsule Arabique.
La culture du cannabis n’est pas l’apanage que du Maroc en Afrique. Selon l’OICS, ce phénomène est très répandu sur le continent où les autorités saisissent de plus en plus de cannabis. On retrouve parmi «la concurrence»: le Nigéria avec 139 tonnes saisies entre juillet 2011 et avril 2012, l’Egypte 73 tonnes en 2011, le Mozambique avec 32 tonnes en 2011, en passant par le Burkina Faso qui a vu le nombre de saisies doublé entre 2009 et 2011 de 17 à 33 tonnes.
Parallèlement, les saisies effectuées par les différentes douanes montrent que l’Afrique du Nord, suivie par l’Afrique de l’Ouest, étaient la sous-région du continent où avaient eu lieu les plus grosses saisies de cannabis. Le total des opérations rien qu’en Afrique du Nord a enregistré la confiscation de 24,2 tonnes de cannabis, ce qui représente une hausse de 150% par rapport à 2011 (9,7 tonnes). Alors que les saisies en Afrique de l’Ouest ont baissé de 40% entre 2011 (18,1 tonnes) et 2012 (10,9 tonnes)
Le Maroc reste le premier producteur mondial de cannabis - Photo à titre d'illustration