Comment réussir ses excuses

  • Source : slate.fr


Pour en finir définitivement avec les «je suis désolé que tu aies mal compris» et autres formules qui ne font qu’aggraver les choses.

Il est toujours compliqué de réparer une faute que l’on a commise ou de se faire pardonner par quelqu’un que l’on a déçu, qu'on soit membre du groupe Sexion d’Assaut ou ministre de l’Economie.

Dans un article publié dans le Journal of Experimental Social Psychology, et rapporté par le New York Magazine, Karina Schumann, psychologue de l’université de Stanford, a peut-être trouvé la solution miracle pour enfin réussir ses excuses. Et pourtant, comme elle l’explique, ces excuses sont difficiles à formuler, puisqu’elles menacent l’image que nous avons de nous-même:

«L’idée de base, c’est que nous sommes très motivés pour maintenir une image positive de nous-même, une image d’intégrité, de morale, et d’adéquation.»

Mais comme le rappelle le New York Magazine, ne pas reconnaître ses torts peut vous portez préjudice. Différentes recherches tendent à montrer que ne pas s’excuser quand il le faut peut empoisonner votre vie de couple, ou vous faire quitter votre travail. Rien que ça.

Une erreur donc pour Karina Schumann, qui estime qu’il faut, avant de s’excuser, prendre quelques minutes pour s’auto-affirmer. Ainsi, comme l’a démontré son étude sur 98 adultes, les excuses sont plus sincères, et moins sur la défensive après s’être rappelé de ce qui nous définit, les valeurs que l’on défend et nos objectifs de vie. Karina Schumann a ensuite dressé une liste de 8 choses à faire pour réussir ses excuses:

1 • Utiliser les mots «je suis désolé» (éviter le «je m’excuse», qui revient à s’excuser soi-même).
2 • Réaliser que l’on a fauté.
3 • Dire à la personne que vous allez arranger la situation.
4 • Décrire ce qui s’est passé, mais sans blâmer une autre personne.
5 • Promettre d’être meilleur la prochaine fois.
6 • Etre sûr que les personnes comprennent que vous êtes conscient de les avoir blessées ou gênées.
7 • Il est important de dire «j’avais tort».
8 • Et enfin, demander pardon.

Il y a quelques jours, le nageur Michael Phelps s’est lancé dans une série d’excuses pour avoir conduit en état d’ivresse, et semble avoir bien écouté ses communicants:

Les Américains ont toujours aimé les excuses publiques, de Bill Clinton à Lance Armstrong, en passant par le Gouverneur Chris Christie, et ses excuses sans fin après une polémique autour de travaux et de problème de trafic sur un pont du New Jersey. A tel point que le New York Times s'en est récemment agacé, estimant que «l'art de l'excuse est devenu une danse chorégraphiée avec précision». Pour Dov Seidman, fondateur de LNR, une société de conseil sur les cultures d'entreprises, être désolé aujourd'hui n'a plus de sens:

«Les excuses, et notre façon de réagir, relèvent essentiellement de la performance. Est-ce que ce sont de vraies larmes ou pas? [...] Les excuses ne changent personne, ni celui qui les fait, ni celui qui les reçoit.»