la pénétration dépend-elle nécessairement de l'érection ?

  • Source : atlantico.fr


L’érection doit-elle être complète pour la pénétration ?
Au moment de la pénétration, l’érection n’a pas besoin d’être complète. Elle peut l’être chez un homme jeune ou dont l’excitation est très élevée, mais cela n’a rien d’une obligation. Ainsi Jacqueline raconte : "Mon mari est forcément moins jeune qu’il ne l’a été ! Ses érections ne sont plus aussi rigides, du moins au début. Pourtant, je ne me sens absolument pas frustrée. J’aime beaucoup sentir son sexe qui durcit à l’intérieur du mien. C’est une sensation incroyablement agréable et douce. J’ai l’impression de le stimuler, de participer activement à la venue de son érection. Et mes sensations intérieures sont très excitantes à ce moment".

Il est dommage de penser que certains hommes comme Jérôme évitent la pénétration par peur de ne pas avoir une érection suffisante :
"Je sens que mes érections ne sont pas très dures, mon sexe peut même se tordre quand je veux pénétrer ma partenaire. La première fois que j’ai constaté cela, j’ai ressenti une espèce de honte. Et depuis, je me rends compte que j’ai tendance à espacer les rapports sexuels. Parce que j’ai peur que cela se reproduise et qu’elle me juge quasiment impuissant…" Il me semble important qu’un homme réalise que participer à la montée de l’érection et en profiter de l’intérieur peut se révéler agréable pour sa partenaire. Au lieu d’avoir un homme actif et une partenaire passive qui attend d’être pénétrée avec un sexe très dur, il est tout à fait possible de pratiquer l’amour à deux dès le moment de la pénétration.

Dans certains cas, je recommande même de procéder à la pénétration avant qu’elle ne soit trop forte. C’est parfois une excellente chose, notamment pour les Hommes souffrant d’une éjaculation trop rapide. Si l’érection se trouve à son maximum, l’excitation est très élevée et l’orgasme est proche. Alors, la pénétration, par les frottements qu’elle provoque, risque de déclencher un bond d’excitation et une éjaculation presque instantanée. Certains hommes éjaculent trop rapidement uniquement parce qu’ils refusent de pratiquer une pénétration avec une érection moyenne. Ainsi Alain a peur d’être ridicule avec une érection un peu molle : « Je trouve que la pénétration est beaucoup plus facile si mon sexe est vraiment rigide.

Dans le cas contraire, j’ai l’impression d’être un débutant qui ne trouve pas très bien l’entrée. La honte, pour un homme de mon âge… » Avec quelques explications, et un dialogue de couple, Alain a accepté de tester la pénétration avec un sexe moins tonique. La pénétration stimule l’érection. Le contact avec l’intérieur du vagin est chaud, à 37°, alors que le sexe est plutôt dans un environnement de 21 ou 22°. La sensation est humide, alors que le sexe est habituellement au sec. Et la muqueuse vaginale exerce une pression que la plupart des hommes décrivent aussi comme une sensation d’une incomparable douceur. Tous ces changements de perception provoquent mécaniquement et émotionnellement une montée de l’excitation. Aussi un homme dont l’érection est moyenne ne doit-il pas craindre la pénétration. Elle va le stimuler !

Les sexologues ont l’habitude de coter la qualité de l’érection de 0 à 10. Zéro, c’est zéro érection, 10, c’est l’érection maximale et 5, c’est l’érection moyenne permettant une pénétration. En dessous de 5, la pénétration est difficile. Ce chiffre présente un intérêt pour comparer une érection au fil du temps, suite à un traitement par exemple.

Le tao ou la pénétration sans érection
Dans le tao chinois, on ne considère que tout homme doit savoir réaliser une pénétration sans aucune érection. Il peut en effet arriver à n’importe qui d’avoir une panne. Et savoir réaliser une pénétration dans ces conditions permet de dépasser cette panne. Pour y parvenir, il s’agit d’écarter les petites lèvres et l’entrée du vagin avec les doigts, et d’aider le pénis a entrer. Il peut être utile d’ajouter du gel. Une fois en place, la chaleur, la pression et l’humidité vaginale contribuent à stimuler l’érection.

Émile raconte comment la conscience de ce fonctionnement a changé sa vision des choses : « J’ai toujours eu peur de la panne. Alors, pour l’éviter, quand je faisais l’amour, je me chauffais au maximum. En pensée, par la vue, par les caresses, les frottements… Et dès que j’avais une érection forte, je pénétrais ma partenaire et je faisais des va-et-vient rapides et puissants. Toujours pour garder ma forte érection. Alors, mon rapport sexuel était toujours bref car, forcément, j’étais tellement excité que j’éjaculais vite ! J’ai compris que c’était contre-productif et appris à apprécier la sensation même de l’érection. Depuis, c’est dix fois mieux…